la SCOP Les Artisons, comment ça marche aujourd’hui ?
Les Artisons ont opté pour une gouvernance collective. Vous l’aviez compris.
Les co-gérants se réunissent le lundi matin, une à trois fois chaque mois, pour débattre et trancher sur les questions de gestion : compte rendu des représentations dans les différentes instances décisionnaires de Biocoop, plannings des personnels, choix d’investissements, mise à plat des différents problèmes qui ont pu survenir, etc, etc. Les salariés non gérants qui le souhaitent sont présents et participent aux débats. Les co-gérants ont chacun.e mandat pour assurer une part des fonctions de gestion clairement définie. C’est le conseil de gérance qui a la responsabilité d’assurer le bon fonctionnement de la coopérative.
Tous les mardis midi, le repas est pris en commun avec l’intégralité de l’équipe, ce qui représente 12 à 14 personnes. C’est pourquoi le magasin n’est pas ouvert à ce moment là. Ce temps d’échange permet de régler les détails de la vie du magasin : planning des animations, remplacement des salariés en cas d’empêchement, représentation dans les événements locaux, etc, etc.
Le CAO, Conseil d’Appui et d’Orientation des Artisons, est composé des co-gérants, des salariés qui le souhaitent, et de quelques coopérateurs. Sa composition a été validée en assemblée générale annuelle de la SCOP. Le CAO est un espace de réflexion et d’élaboration collective, en recul par rapport au quotidien du fonctionnement de la coopérative. Il est garant des valeurs et du cadre coopératif. Il discute des engagements stratégiques et des orientations générales de la SCOP en lien avec le Conseil de Gérance. Il est désigné et validé par l’Assemblée Générale annuelle des associés de la coopérative.
janvier 2018 : Les Artisons changent de cadre. De SCIC en SCOP !
C’est l’aboutissement d’un long processus, d’une expérience tant économique qu’humaine qui donne naissance à la Société COopérative et Participative Les Artisons en ce début 2018.
Après dix années de fonctionnement en Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC-SARL) la coopérative Les Artisons choisit de se transformer en Société COopérative et Participative (SCOP) afin de permettre aux salarié.e.s investis à long terme dan le projet de devenir pleinement responsables de la structure économique, en en assumant pleinement la gestion.
La SCOP-SARL fonctionne selon des principes coopératifs de gestion démocratique et de solidarité, avec un objectif d’intégration sociale, économique, culturelle.
Elle est composée de ses salarié.es en CDI (six au 1er janvier 2018), de l’entreprise Biocoop et d’une coopératrice bénévole. Ils possèdent chacun.e une voix, quelque soit le montant du capital qu’ils apportent. Ils développent en commun leurs activités professionnelles et leur indépendance économique, dans un contexte de décision démocratique et de gestion transparente.
Dans notre SCOP la recherche du profit économique reste subordonnée à l’épanouissement de ses coopérateurs salarié.e.s. Tous les salariés en CDI sont rémunérés sur la même grille de salaire. Le partage du résultat de la société est réparti équitablement entre les salariés, le capital social et les réserves de l’entreprise.
Le patrimoine commun de la société coopérative est ainsi constitué de réserves impartageables assurant l’indépendance de l’entreprise et sa transmission solidaire entre générations de coopérateurs.
à l’origine, en juillet 2005 , une association : Coop en Sel
Nous étions au début de l’été 2005, l’association Coop en Sel projette d’ouvrir une épicerie-boulangerie bio. Ce petit groupe de dangereux utopistes fonde alors une SCIC (Société Civile d’Intérêts Collectifs). Elle sera la structure coopérative de gestion du futur magasin de produits biologiques dénommée Les Artisons. L’association compte alors 150 membres. Elle a continué de soutenir le développement de la SCIC les Artisons dans le cadre de l’économie sociale et solidaire jusqu’en 2014. A cette date, elle est devenue l’association « Convergence des alternatives coopératives, écologiques et solidaires ». Pour contacter l’association : alterm@orange.fr.
Dès son démarrage, le projet s’est construit autour de trois grands engagements vers :
- l’agriculture biologique paysanne, artisanale et locale
- l’insertion professionnelle des personnes en difficultés
- des bénévoles au côté des salariés au sein du projet coopératif
Grâce à une subvention du Fonds Social Européen, puis une subvention de la Région Rhône-Alpes, la boulangerie-épicerie coopérative Les Artisons ouvre ses portes en septembre 2006, à La Ricamarie avec un gérant et une salariée.
En janvier 2011, toujours soutenus par l’association, Les Artisons se déplacent au 32 rue Dorian à Firminy et embauchent une deuxième salariée. En cours d’année, deux autres personnes viendront rejoindre l’équipe, composée aujourd’hui d’une douzaine de salariés permanents.
un Tiers secteur : l’Économie Sociale et Solidaire
Bien que les idées de coopération, de mutualisation et d’association soient aussi vieilles que le monde et proposent sans doute un des modes le plus puissant d’organisation humaine, les premières formes modernes de coopératives économiques et de mutuelles n’apparaissent en Europe qu’à la première moitié du XIX siècle.
Soeurs de la misère de la classe ouvrière et paysanne les coopératives et mutuelles créées alors sont de véritables outils de transformation sociale. Elles permettent à chaque coopérateur de contribuer directement à la mise en place de rapports sociaux plus égalitaires, d’organiser et d’accéder à des biens et des services encore réservés aux plus riches, de maîtriser son propre outil de production ou de distribution.
L’activité du mouvement coopératif est loin d’être aussi marginale qu’on le pense généralement : un français sur deux est membre d’une coopérative, le chiffre d’affaire des coopératives françaises s’élèvait à pluis de 181 milliards d’Euros en 2010… Plus d’un billion de personnes sont membres de coopératives à travers le monde ! C’est par analogie avec le Tiers État ou le Tiers Monde, que ce secteur est désigné comme Tiers secteur, le premier étant le secteur privé et commercial, le deuxième le secteur public et para-public.
Cette réalité sociale forte ne doit néanmoins pas cacher l’énorme disparité de philosophie et de fonctionnement entre les très grandes groupes coopératifs ou mutualistes, certains présents sur les grandes places financières mondiales, et les petites structures comme la nôtre, s’inscrivant fermement dans une volonté philosophique et économique sociale et solidaire proche des premiers idéaux coopératifs.